Prévision de l’impact de la sécheresse climatique sur l’aire géographique du cacaoyer en Côte d’Ivoire

Résumé

Dans le contexte des variations climatiques, l’évolution de la sécheresse est susceptible d’avoir un impact sur l’aire géographique des espèces végétales. Pour une bonne adaptation du cacaoyer à la sécheresse, il s’avère nécessaire d’avoir une meilleure connaissance de son évolution sur ses surfaces culturales. L'étude vise à analyser l’impact de la sécheresse climatique sur l’aire géographique du cacaoyer en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, l’Indice Standardisé de Pluviométrie et l’indice d’aridité de De Martonne ont été appliqués aux données mensuelles de pluviométrie et de température de 1960 à 2017 et sur des données de simulation du modèle MIROC-ESM aux horizons 2030, 2050 et 2080, sous les scénarios RCP 4,5 et RCP 8,5. Les résultats révèlent la persistance de la sécheresse climatique dans toutes les zones de production cacaoyères avec une prédominance des sécheresses modérées et fortes en dépit de quelques années humides. Les années 1986, 1998 et 2015 ont été les plus sèches de toute la période analysée. L’aire géographique actuelle favorable au cacaoyer correspond à l’ensemble des zones de production du pays. Toutefois, les cacaoyers dans les localités de l’Est et du Centre-est sont restés très sensibles à la sécheresse et posent d’ores et déjà des problèmes d’adaptation. Le modèle MIROC-ESM prédit une réduction de l’aire géographique du cacaoyer quel que soit le scénario utilisé, aux horizons 2030, 2050 et 2080. Par conséquent, si de véritables mesures d’adaptation ne sont pas mises en place, le développement du cacaoyer peut être sérieusement perturbé par la sécheresse à l’horizon 2080.